J’étais seul… et tu m’as visité
Je t’attends, toi qui habites près de la maison de retraite.
As-tu songé à la longueur d’une journée,
assis derrière la fenêtre à attendre ?
- Es-tu si sûre que la vieillesse ne soit pas belle à contempler ?
Mes mains te diront tout le labeur d’une vie,
qui a aujourd’hui pour fruit le monde dont tu jouis ;
mes yeux te renverront la flamme de mon cœur
qui a encore tant d’amitié à partager.
Mon visage sculpté, buriné par la vie t’exprimera
toute l’expérience que je suis prêt à te partager.
Si tu habites à côté de mon nouveau « chez moi »,
viens, n’aie pas peur, quitte tes a priori,
pousse la porte de la maison de retraite, je t’invite.
Et lorsque ton tour viendra de quitter ce monde
pour me rejoindre dans l’au-delà,
je t’ouvrirai grand mes bras et je te dirai alors :
« J’étais seul, isolé, et tu m’as visité ! »